Le projet de reconnaissance vocale Voice avec production
de sous-titres permet de travailler avec des élèves sourds dans des
classes d'école secondaire supérieure tout en intéressant tous les
élèves grâce au fait que la partie vidéo peut contenir des données
et des informations utiles pour tous entendants et sourds. Tous ces éléments doivent être préparés précédemment
si l'on désire enrichir la leçon. Cependant l'utilisation du programme
pour la production de sous-titres permet à l'élève sourd de comprendre
(en lisant) beaucoup plus de mots par rapport à la seule lecture labiale.
Tout cela est possible même lorsque le professeur parle librement,
à condition qu'il ait appris et maintienne une cadence qui laisse
à l'élève le temps de lire les sous-titres. J'ai essayé d'utiliser le programme dans deux classes,
une avec un élève sourd (IV Liceo Artistico,17-18 ans) et une avec
seulement des élèves entendants (II Liceo Artistico, 15-16 ans). Dans
les deux cas, j'ai présenté pendant une heure de cours, une introduction
à la religion islamique, dans laquelle j'ai exposé la complexité de
cette religion pour nous occidentaux et la difficulté de la comprendre
dans ses caractéristiques fondamentales. Pour ces essais, j'avais
inséré dans l'ordinateur un texte et une terminologie de base, à laquelle
me référer, avec une certaine flexibilité. Le présent compte rendu montre les résultats obtenus et souligne bien comment le système a été mis à disposition de toute la classe et pas seulement pour l'élève sourd, en favorisant ainsi la réciproque intégration. L'analyse de nouvelles expériences didactiques concrètes et documentées permettra de nouvelles acquisitions théoriques et l'individuation d'ultérieures utilisations scolaires Les sous-titres sont des phrases écrites qui apparaissent
dans la partie basse de l'écran de l'ordinateur et permettent à l'élève
sourd de lire ce qu'il n'a pas réussi à comprendre parce qu'il n'entend
pas la voix du professeur (ou de qui parle au micro, après avoir effectué
un entraînement minimum d'environ trente minutes, qui consiste dans
la lecture au micro d'un texte présenté à l'écran). La partie centrale et supérieure de l'écran peut être utilisée pour montrer des images d'une caméra vidéo, ou diapositives, schémas, films brefs, animations, etc. (précédemment chargés sur le même programme). Certaines opérations préliminaires sont à préparer et ne peuvent donc être improvisées. Après une période de familiarisation avec le système, on peut cependant bénéficier d'une certaine liberté d'improvisation. Il s'agit donc d'une (et même, dans la pratique,
plusieurs) opportunité positive pour l'école, et pas seulement pour
les classes avec des élèves sourds. Je crois, en effet, que le grand
pari didactique (mais aussi - et peut être surtout - humain) se base
sur le fait que c'est la classe entière à tirer profit de l'utilisation
de ce programme, et pas seulement les élèves sourds. L'expression du visage de l'étudiant sourd, qui finalement voit et comprend tous les mots dits par le professeur (ou presque tous, restant un taux d'erreur dans la reconnaissance vocale d'environ 5%), est suffisante pour motiver quiconque à aller de l'avant, en affrontant et en dépassant la fatigue initiale et le découragement inévitables quand on commence de nouvelles expériences. 2. L'expérience didactique sur le terrain 2.1. Leçons préparées à l'avance J'ai essayé d'utiliser le programme dans deux classes,
une avec un élève sourd (IV Liceo Artistico, 17-18 ans) et une avec
seulement des élèves entendants (II Liceo Artistico, 15-16 ans). L'attention des élèves a été bonne, au point que
la quasi totalité de la classe a bien suivi. Dans le premier cas (classe
avec élèves entendants et élèves sourds) il m'a semblé de voir une
bonne participation, encouragé par le fait qu'un compagnon de classe
était facilité dans son effort scolaire quotidien. Nous étions vers
la fin de l'année scolaire, quand la fatigue est à un niveau élevé
et le désir de vacances est très grand. Tout en tenant compte de la nécessité de dépasser les difficultés de la nouveauté dans l'impact avec quelque chose qui sans doute attire l'attention (surtout en raison du fait que dans le Liceo Artistico l'usage de l'ordinateur en classe n'est pas encore habituel), il est certain que l'usage quotidien pourra être positif, même s'il ne peut pas être considéré comme un élément capable à lui seul de motiver les élèves à suivre les cours. Le fait qu'un cours permette de programmer l'insertion
d'images, et de tout ce qu'on peut enregistrer dans un fichier, demande
du temps pour le préparer, et donc la disponibilité du professeur
à investir de l'énergie avec des résultats qui peuvent être utilisés
dans un nombre limité de classes, et cela, peut être, une fois par
an. Je dois signaler, par devoir professionnel, d'avoir tenu cours après avoir entraîné l'ordinateur sur mon profil vocal pour pas plus de 100 minutes, environ une heure et demie, donc un temps vraiment très limité. Même en parlant librement, pendant la discussion qui a suivi le cours chargé auparavant, le taux d'erreur reste environ du 5-7% (un mot tous les 15-20). 2.2. Leçons à débat libre Avec la classe IV Liceo Artistico (avec un élève
sourd), qui est devenue V après l'été, j'ai continué pendant quelques
mois à enseigner en utilisant le programme Voice avec seulement la
reconnaissance vocale. Je n'ai pas eu le temps de préenregistrer sur
fichier le texte des leçons et de ce fait j'ai compté sur la réelle
capacité du programme de reconnaître les mots que je prononçais. J'ai observé que:
3. Enregistrer le cours est didactiquement utile En disposant alors d'un bon sous-titrage même en
parlant librement, indépendamment donc de ce qui a été enregistré
dans le fichier précédemment préparé, il est possible de faire des
adaptations en cours de leçon avec d'importantes facilitations didactiques.
Si préparer les leçons est donc utile et ce qui a été fait est réutilisable,
parler librement permet des interventions ciblées et spécifiques pour
affronter des situations particulières et des explications en temps
réel avec en plus l'avantage de pouvoir conserver pour soi et/ou
donner à l'élève (ou aux élèves) la transcription sur fichier.
La possibilité d'enregistrer et donc de conserver
tout ce qui a été mis en évidence au cours précédent, atteste
le travail effectué et permet - en même temps - de disposer de références
pour continuer les analyses et les discussions même après un certain
temps. Le fait de pouvoir disposer de références spécifiques
et documentées sur ce qui a été fait dans la dernière leçon, peut
être sûrement utile. Il devient en effet possible de préparer une
brève synthèse (et fidèle) du cours précédent, en montrant les
interventions les plus intéressantes, indiquant le nom de celui/celle
qui en a été l'auteur, avec les évidents effets positifs sur le plan
psychologique: le jeune se sent reconnu et donc valorisé, c'est-à-dire
plus motivé et mieux disposé à travailler, surtout sans devoir recourir
à une note d'encouragement. 4. Pour une plus grande professionnalité La nécessité d'être préparés et habitués à utiliser
le programme, demande un investissement de temps et d'énergie, qui
peut être un problème, mais peut aussi se transformer en une opportunité
pour une toujours plus grande professionnalité du professeur. Celui-ci
est ainsi mis dans la condition de vérifier d'année en année ses progrès,
en termes de connaissance du sujet en question et de la capacité de
bien mener le cours en classe. A un intervalle de vingt-quatre heures de la leçon tenue en seconde, j'ai fait un échange d'heures avec une collègue et j'ai pu retourner dans la classe sans élèves sourds: des filles sont venues me dire qu'elles avaient apprécié l'expérience qui s'était déroulée, et qu'elles seraient contentes de pouvoir répéter à l'avenir des leçons de ce type. Ce fait, résultant de mon invitation à me faire parvenir
des sollicitations et suggestions pour d'éventuelles améliorations,
me fait penser que le projet Voice pourrait être utilisé efficacement
aussi dans des classes sans élèves sourds. La possibilité d'utiliser en classe des photos, diagrammes,
schémas, passages de film/documentaires, extraits de musique, etc.
permet de rendre le cours plus vivant et attrayant. La possibilité
de contrôler par des commandes vocales ces fichiers, s'il demande
du temps pour la préparation, augmente l'efficacité didactique de
la leçon, car il permet de présenter ce qui est nécessaire au moment
voulu, sans perdre de temps inutilement. Si toutes ces opportunités ont été conçues pour faciliter l'intégration des élèves sourds en classe, ce qui certainement fonctionne, l'expérimentation en même temps de ce programme avec des classes sans élèves sourds permet une plus grande utilisation du programme et des développements ultérieurs positifs pour tous, élèves sourds et élèves entendants. 6. De la conférence à la pratique didactique Le programme Voice est utilisé souvent pour des conférences à des groupes de personnes sourdes ou d'entendants et sourds ensemble. Le pas ultérieur qu'il faudrait franchir, à mon avis, est sa transformation en un programme encore plus spécifique pour la didactique. Tout cela est possible car les bases existent, qui permettent de s'attendre à de bons résultats dans cette direction. Il serait toutefois nécessaire de recevoir un plus grand nombre de comptes-rendus de la part des professeurs pour documenter des situations et des cas concrets d'utilisation quotidienne et créative en situation scolaire. Sur base de ces comptes-rendus, relatifs aux nombreuses expériences en cours dans les différentes écoles, on pourrait élaborer des considérations didactiques plus approfondies, faire le point de la situation et indiquer les voies possibles pour:
Par exemple, il serait intéressant de documenter
l'utilité plus ou moins grande des séquences de diapositives, plutôt
que des passages de film, enregistrements sonores (qui toutefois seraient
peu utiles aux élèves sourds), schémas, diagrammes, séquences d'animations,
etc. Je suis profondément convaincu que, après l'examen de ces comptes-rendus, il pourra en résulter une utilisation didactique riche et porteuse de développements ultérieurs positifs. Dans ce but, toutes les écoles qui utilisent le programme devraient fournir de la documentation pour faire un bilan de ce qui a été fait, et de ce que l'on a l'intention d'expérimenter, en permettant ainsi des comparaisons, parallèles, analyses d'intuitions et de possibles utilisations créatives. En conclusion de ces analyses on pourrait faire un premier pas significatif vers une théorie didactique spécifique. Certaines de ces indications, de plus, pourraient accompagner le programme et devenir aussi partie du software du même programme, presque un guide (ou help) à son utilisation didactique. Mars 2001 |
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