Une rencontre a eu lieu le 30 juin 2000 à Bruxelles
qui réunissait différents partenaires européens au sujet
de l'établissement de normes quantitatives et qualitatives pour le
sous-titrage adapté à l'intention des personnes à déficiences
auditives.
A la suite de cette rencontre, une visite au Québec, le pays francophone
où la quantité de sous-titres est la plus conséquente
au monde, était décidée, étant considérée
comme une étape obligatoire pour comprendre les tenants et aboutissants
de la mise en place d'une structure visant à augmenter sensiblement
le sous-titrage adapté en Europe.
Le présent document se veut être une comparaison entre les pratiques
européennes et québécoises.
En Europe, nous avons récolté des informations par des contacts directs entre des membres d'associations en Angleterre, Autriche, France, Belgique et Italie, concernant les sous-titrages adaptés. Ce travail de collaboration informel est complété par des informations des autres pays. Ces informations sont sommaires par manque de contacts directs avec les associations des groupes concernés de ces pays, qui, de ce fait, n'ont pas été encore suffisamment sensibilisées à notre initiative.
Une délégation italo-belge s'est rendue au Québec pour présenter le projet VOICE et discuter les possibilités de collaboration future. La délégation a également présenté une proposition de développement d'un projet spécifique au sous-titrage adapté pour les sourds et les malentendants. Démarche qui, nous semble-t-il, devrait être effectuée en Europe.
Nous espérons que ce document pourra contribuer à souligner l'importance de ce projet annexé au projet VOICE, de prospection plus vaste et plus approfondie sur les besoins existants ainsi que d'une analyse détaillée de la situation du sous-titrage adapté dans l'Union Européenne. Sur cette base, l'objectif final serait la réalisation d'un sous-titrage plus large, qui pourrait représenter la continuation des activités du projet VOICE.
En Europe, l'on constate une grande variété des sous-titrages des films et des émissions télévisés tant au point de vue quantitatif que qualitatif.
D'une façon générale, les pays tels que l'Allemagne, la France, l'Italie ou la Belgique francophone ont recours au doublage des films étrangers, tandis que d'autres pays, tels que la Hollande, la Belgique néerlandophone ou l'Angleterre ont choisi le sous-titrage.
Par exemple en Belgique,
Au Québec, la partie francophone du Canada, les choses sont légèrement différentes.
1.A) Sous-titrage codé ou en clair
Il existe deux types de sous-titrage:
Seul le sous-titrage codé comporte un jeux de couleurs et de positionnements différents.
En Europe, nous utilisons le système télétexte
pour diffuser les sous-titrages codés.
Le télétexte est une aide précieuse pour les sourds:
Le système télétexte présente l'avantage d'être sélectionné quand on le désire et de laisser l'image vierge de sous-titre si on ne l'utilise pas.
En Europe, le système télétexte permet de faire apparaître les sous-titres d'un programme, ce qu'on appelle du sous-titrage "open caption". Il suffit d'appuyer sur la touche télétexte de la télécommande et de composer le numéro 888 ou 777. A ce moment-là, le sous-titrage s'incruste dans l'image. Généralement, la disponibilité du sous-titrage codé est mentionnée avant le début d'une émission par un sigle ou une annonce écrite.
En Amérique, le système est différent. Le sous-titrage est incrusté dans la ligne 21 de la vidéo. C'est ce qu'on appelle du sous-titrage "closed caption". A l'aide de la télécommande, l'on fait apparaître les sous-titres ou non.
1.A.2) Les avantages et les inconvénients de ces deux systèmes
Le système télétexte permet de diffuser
le sous-titrage en parallèle par un fichier informatique indépendant,
qui est interprété par le décodeur télétexte
des téléviseurs.
Si un problème de transmission survient, si infime soit-il, le sous-titrage
risque de ne pas être retransmis complètement. Des lettres manqueront
dans la phrase, des points d'interrogations viendront envahir l'écran
... Cette technologie ne peut fonctionner dans des conditions optimales qu'avec
une distribution télévisuelle par câble.
Ce système permet aussi de sous-titrer l'émission
en plusieurs langues tout simplement en utilisant une page différente
pour chaque langue. (par ex: page 888; français, page 889; anglais,
page 890; espagnol...). ARTE, une chaîne télévisée
franco-allemande utilise déjà ce procédé. Aussi
en Italie la RAI presente parfois le sous-titrage en italien à la page
777 et le sous-titrage en anglais à la page 778.
Étant donné que le sous-titrage est enregistré sur fichier
informatique et envoyé en parallèle sur l'antenne, les échanges
de sous-titrages entre diffuseurs sont plus difficiles à réaliser.
Le sous-titrage est toujours séparé de sa bande maîtresse.
Par contre, la norme 21 en Amérique permet un
sous-titrage incrusté dans la cassette de l'émission. Cela rend
les échanges de sous-titres codés entre diffuseurs plus aisés
puisque inclus dans le support du programme.
Malheureusement, ce système ne permet pas d'obtenir plusieurs langues
sous-titrées à la réception. On peut tout au plus l'obtenir
en deux langues grâce à un procédé qui permet de
lire deux champs, l'un en anglais et l'autre en français, par exemple.
1.B) Les méthodes de sous-titrage
Il existe deux méthodes de sous-titrage:
Le pop on permet de positionner le sous-titre (32 caractères
par ligne) sur l'écran, à un endroit choisi par l'encadreur
selon l'emplacement du personnage à l'écran. C'est sans doute
la technique la plus difficile pour l'encodage des sous-titres car elle implique
un travail de rédaction du texte originel (épuration du texte,
couleurs, positionnements, ...). En contrepartie, le pop on est plus intéressant
pour la personne à qui s'adressent les sous-titres grâce au respect
du temps de lecture octroyé et l'adaptation des sous-titres pour une
meilleure interprétation des scènes.
Le pop on est la méthode utilisée en Europe pour le sous-titrage
en différé. En plus, par ex. le journal télévisé
flamand en Belgique utilise cette technique aussi pour les informations en
directe, malgré les difficultés qu'elle implique… Egalement
il est fait par France Television et par la RAI italienne.
Le roll up, lui, est une technique essentiellement utilisée
au Québec pour sous-titrer les documentaires, les émissions
d'information et certaines émissions pour les jeunes. Le sous-titre,
au lieu d'apparaître et de disparaître successivement, défile
sur trois lignes, de bas en haut, en bas de l'écran, ou sur deux lignes,
en haut de l'écran. Pour le déroulement continu, tous les sous-titres
sont justifiés à gauche.
En Europe, cette méthode est fort critiquée pour des raisons
de timing et de rédaction. Cependant, la BBC l'utilise depuis des années
pour sous-titrer les informations en direct.
1.B.1) Le sous-titrage en direct ou en différé
Le sous-titrage se prépare de deux manières différentes selon que le programme est "en direct" ou "en différé".
Lors de la préparation des programmes en différé, il est possible d'y ajouter des informations supplémentaires, de rédiger de manière plus claire et même d'y intégrer des codes couleurs.
Beaucoup de programmes, de nos jours,
sont diffusés en direct tels que le journal télévisé
ou encore les événements sportifs. Quand les émissions
sont transmises en direct, pour bien faire, les sous-titrages doivent l'être
aussi. Il serait mal venu de sous-titrer le journal le lendemain de sa diffusion.
La vitesse des utilisateurs des claviers Qwerty et Azerty dont nous disposions
jusqu'à présent était trop limité pour sous-titrer
les émissions en direct. Le flot normal de la parole oscille entre
120 et 180 mots à la minute. Avec les procédés traditionnels,
on ne peut retranscrire que plus ou moins 50 mots à la minute. Un retard
important sur la parole est à noter et les erreurs de retranscriptions
sont courantes.
La télévision publique flamande utilise
le clavier azerty pour la retranscription du journal télévisé.
Beaucoup de reportages sont préparés à l'avance et le
journaliste a la possibilité d'envoyer ses écrits, via un réseau
informatique interne, au service du télétexte, qui ainsi peut
préparer les sous-titres en temps utile.
Lors d'une transcription simultanée, nécessaire pour les services
de dernière minute, cela devient un peu plus ardu. Une personne intermédiaire
simplifie ou résume les paroles transmises sur antenne. Une autre s'occupe
d'encoder le résumé ou la simplification de façon simultanée.
Certains sourds ou malentendants n'aiment pas cette transcription simultanée
parce qu'elle résume ce qui a été dit, ils sont frustrés
de ne pas recevoir les mêmes informations que toute autre personne.
Cette méthode ne permet pas, non plus, l'ajout des codes couleurs ou
autres pour une meilleure compréhension des dialogues et des commentaires.
Une technique permet cependant de sous-titrer en langue
française et en direct: la sténotypie ou la transcription assistée
par ordinateur. Copiée d'une méthode utilisée pour l'anglais,
la sténotypie permet le sous-titrage simultané des conférences,
des réunions et des programmes télévisuels.
Ce procédé permet à une sténotypiste de transcrire
les sons en temps réel par le biais de codes phonétiques, qui
sont automatiquement traduits par l'ordinateur en texte en clair à
l'écran. Ainsi le sous-titreur augmente sa vitesse de travail de 30
à 70 % selon les programmes. Ce système a été
mis au point par la société "Grandjean" en France et le centre
scientifique "IBM-FRANCE".
Le matériel nécessaire pour la production comprend:
Les inconvénients de ce système:
On a longtemps cru que la sténotypie était la seule solution viable pour sous-titrer en direct en langue française. Mais une autre technique existe et je vous propose de la découvrir dans le point suivant concernant la reconnaissance vocale.
1.B.3) La reconnaissance vocale
Un autre système de transcription instantanée se développe pour le moment: la reconnaissance vocale par ordinateur. Il suffirait de parler dans un petit émetteur lié à un ordinateur. Celui-ci reconnaîtrait les mots et les retranscrirait par écrit de façon automatique et immédiate.
Le projet VOICE a mis en évidence les avantages et les contraintes de ce procédé. Étant donné que les logiciels de reconnaissance vocale sont très bien décrits dans le projet précité, je propose de passer les détails techniques pour nous limiter à l'utilisation du matériel dans le cas qui nous occupe.
L'utilisation de ce système ne requiert aucune
formation spécifique à la base. Il permet de limiter le temps
de préparation et d'encodage des sous-titres et aussi de sous-titrer
en direct.
Pour cela, quelques restrictions sont à noter. Les erreurs qui surviennent
encore pour le moment sont-elles acceptables ou non pour la diffusion des
sous-titres? Les accents seront-ils tous répertoriés et est-ce
que les bruits de fond ne perturberont pas les commentaires ou les interviews
des intervenants?
Il semble qu'au début ce procédé peut être utilisé,
à titre de test, pour des transmissions en direct qui impliquent une
répétition des termes et avec un ou deux commentateurs. Exemple:
les événements sportifs tels les matches de football.
En Angleterre, 80 % des émissions sont sous-titrées.
En Belgique francophone, nous en sommes à 5 %, tandis qu'en Belgique
néerlandophone, nous en sommes à 55%.
A titre de référence, l'un des pays qui présente le plus
de programmes sous-titrés au niveau francophone est le Québec:
plus de 80 %. Au niveau anglophone, les États-Unis, 100 % des programmes
sont sous-titrés.
Lors de notre recherche sur le développement du
sous-titrage en Europe, nous avons découvert que l'Irlande avait déjà
fait un travail de prospection dans ce domaine. Cette prospection ne touche
pas tous les aspects que nous souhaitons développer, mais dresse tout
de même un tableau général de l'existence du sous-titrage
auprès des télédiffuseurs.
Lorsque nous regardons les graphiques en annexe, nous constatons que certains
pays, tels l'Autriche, la France, l'Angleterre ou en encore la République
Tchèque, ont édicté des lois qui obligent les télédiffuseurs
à sous-titrer un certain pourcentage de leurs programmes.
Par contre d'autres pays comme la Belgique néerlandophone, le Danemark ou encore la Suède affichent la volonté de sous-titrer un quota important d'émissions. La langue y étant parlée par une minorité de personnes, la partie néerlandophone de la Belgique a acquis une culture du sous-titrage depuis des années. Il est clair que le sous-titrage de traduction présente une solution moins onéreuse pour les minorités que le doublage. De même, le sous-titrage s'impose pour favoriser les échanges entre les différents pays scandinaves.
Evidemment, les chaînes publiques sous-titrent,
dans le cadre de leur mission de service public, un nombre d'émissions
supérieur à celui du privé. Les chaînes publiques
sont logiquement plus sensibles à ce genre de démarche.
La loi anglaise prévoyait, pour 2002, le sous-titrage de 80% de ses
émissions. L'objectif est déjà atteint en l'an 2000.
En 1998, 50 % de ses programmes étaient sous-titrés. Donc, en
4 ans, elle réalise une augmentation de 30 %.
Nous constatons aussi l'arrivée du digital qui permettra de sous-titrer plus facilement avec des logiciels et des diffusions numériques. Les Anglais ont pris cette évolution en compte pour la définition des futures normes.
Parmi les programmes sous-titrés que l'on propose,
les programmes d'informations sont les plus sous-titrés. Cela prouve
l'importance et l'intérêt des spectateurs pour l'information.
Le choix est, naturellement, fait en fonction de l'intérêt direct
des spectateurs.
Et pourtant les bulletins d'informations sont les programmes les plus difficiles
à sous-titrer qualitativement. Le direct pose des problèmes
énormes que la technologie moderne, que ce soit la sténotypie
ou la reconnaissance vocale, tente de résoudre rapidement.
Nous constatons également que les programmes d'éducation et
de films pour enfants sont très demandés. C'est en ce sens que
l'adaptation du sous-titrage doit évoluer en général.
Voyons à présent comment une province telle que le Québec a développé le sous-titrage adapté pour les personnes en difficultés de communication. Une province francophone qui défend sa langue et son identité parmi tous les pays anglophones qui l'entourent.
2.B) État des lieux au Canada (Québec)
2.B.1) Liste des rendez-vous en annexe
2.B.2) Historique du sous titrage
La chronique qui suit met l'accent sur les événements qui jalonnent la lutte menée au Québec par la communauté sourde et les personnes malentendantes pour le développement du sous-titrage, porte d'accès à l'information, à la culture et aux loisirs par la télévision.
1981
Fondation de l'Agence canadienne de développement du sous-titrage
(ACDS).
Diffusion de la première émission sous-titrée: "Chanson
sans parole", par la Société Radio Canada.
Le Comité spécial concernant les invalides et les handicapés
a publié son rapport "Obstacle", dans lequel il est recommandé
que l'octroi des licences du Conseil de la radiodiffusion et de la télécommunication
canadiennes (CRTC) soit assujetti à l'exigence de sous-titrer les émissions
de télévision.
1982
Intensification des recherches sur la technologie de Télidon.
Il s'en suit une demande d'exclusivité de la ligne 21 de l'intervalle
de suppression de trame à la télévision.
1983
Première conférence internationale sur le sous-titrage
dans le cadre de l'année mondiale des communications tenue à
Ottawa et organisée par l'ACDS.
1984
Avis public (1984-117) du CRTC. Le sous-titrage y est vu comme l'un
des éléments de l'engagement moral des télédiffuseurs
pour l'obtention ou le renouvellement d'une licence d'exploitation de leur
station. La ligne 21 de l'intervalle de suppression de trame est dédié
à l'usage prioritaire du sous-titrage.
Jugement favorable de la Commission des Affaires sociales (CAS) au sujet des
décodeurs de sous-titrage.
Télé-Métropole sous-titre un télé roman
d'une demi-heure à titre expérimental.
1985
Conférence de l'Office des personnes handicapées du
Québec (OPHQ). On y adopte quatre recommandations concernant le sous-titrage
des documents et messages audiovisuels des ministères et organismes
parapublics et celui d'émissions télévisées pour
les personnes ayant une limitation de l'audition.
Dépôt à une audience du CRTC du premier mémoire
sur le sous-titrage du Centre québécois de la déficience
auditive (CQDA).
1986
Diffusion par Radio-Québec de ses premières émissions
sous-titrées codées.
Premier Sommet québécois sur la déficience auditive.
Il y est recommandé l'augmentation du nombre d'émissions sous-titrées
et que des recherches soient entreprises sur les moyens d'améliorer
la qualité du sous-titrage, de façon à mieux répondre
aux attentes et besoins de l'ensemble des personnes déficientes auditives.
1987-89
Légère augmentation du nombre d'heures d'émissions
sous-titrées à la télévision francophone. Progrès
du décodeur Télécaption version 1000, 2000, 3000, et
la version 4000 est en préparation.
1988
Proposition d'action du Ministère des communications du Québec
(MCQ) qui demande au Réseau de télévision du Québec
(Radio-Québec) de porter à 50% en cinq ans (1992) le nombre
d'émissions originales sous-titrées; de consulter les organismes
de promotion des personnes handicapées auditives dans le choix des
documents à sous-titrer; d'étudier les possibilités de
sous-titrer 100% de la programmation à partir de cette date (automne
92).
1990-91
Requête au CRTC des personnes sourdes et malentendantes sur
le développement du sous-titrage des émissions télévisées.
7000 signatures appuyaient une demande de 100% d'émissions sous-titrées
d'ici l'an 2000.
Evolution technologique importante qui annonce l'avènement du sous-titrage
à la télévision francophone et des Conférences
Réal-Therrien, organisées conjointement par le CQDA et l'ACDS.
On y démontre la détermination de la communauté sourde
et des personnes malentendantes d'atteindre leur objectif de 100% d'émissions
sous-titrées codées pour l'an 2000.
Publication du rapport du conseil canadien des droits des personnes handicapées
sur les propositions de modifications législatives dans le but de proposer
une loi pour permettre l'égalité des personnes handicapées.
(Loi Omnibus).
Création, par des consommateurs de sous-titrage, du Regroupement québécois
pour le sous-titrage. (RQST).
Le RQST est un organisme à but non lucratif, fondé pour promouvoir
le sous-titrage et sensibiliser les télédiffuseurs et producteurs
de films aux besoins particuliers des personnes sourdes et malentendantes
pour l'accès à la télévision, aux salles de spectacles,
de cinéma et à l'éducation.
L'objectif principal est d'obtenir la qualité et la totalité
des émissions sous-titrées à la télévision
et sur les films distribués en vidéocassettes, et aussi la reconnaissance
du sous-titrage comme matière intégrante de tous les films et
autres produits disponibles sur le marché du loisir, de l'éducation
ou du travail tel que conférences, etc.
1992
Dépôt d'un mémoire préparé conjointement
par l'ACDS, le CQDA et le RQST en vue des audiences publiques du CRTC. Les
trois organismes en font la présentation lors de ces audiences en mars.
Recherche de type "monitoring" produite par l'ACDS en vue de développer
des instruments de mesure informatisés permettant de faire apparaître
rapidement un portrait quantitatif et qualitatif du sous-titrage à
la télévision canadienne.
Inauguration du système Médiatex par la Société
Radio-Canada et le Centre Canadien de Recherche en Information du Travail
(CCRIT) qui permet le sous-titrage en temps réel.
1999
Introduction de la "commandite" (=publicité) pour financer
la production du sous-titrage. Il s'agit d'un feuillet publicitaire de quelques
secondes juste avant la diffusion du programme télévisuel sous-titré
qui annonce par qui le sous-titrage est financé.
2000
Ebauche d'une norme sur la qualité du sous-titrage établie
conjointement par le RQST, TECSO et le CRTC en vue d'une homogénéisation
du sous-titrage sur les supports audiovisuels.
2.B.3) La globalisation des marchés
En 1993, le CRTC donne son aval à l'augmentation exponentielle du nombre de canaux de télévision. On prévoyait en 1995 qu'il y aura plus de 200 canaux accessibles à la télévision canadienne via la câblodistribution et les antennes paraboliques. De plus, les développements de la télévision numérique ou à haute définition modifieront les méthodes actuelles de production, de diffusion et les appareils de sous-titrage. Il sera fait usage de la compression numérique pour rendre autant de canaux accessibles.
Au Québec, certains problèmes de diffusion de sous-titrages sont éprouvés avec cette technologie, ce qui est contredit par certains spécialistes. Finalement, les personnes sourdes ne sont pas consultées quant à ce devenir télévisuel, ni pour le choix des émissions sous-titrées.
Déjà en 1993, le Québec capte plusieurs émissions en provenance de divers pays ne disposant pas de la même norme de sous-titrage. Les Québecois ont accès à des émissions sous-titrées produites en France, en Italie et en Angleterre par l'entremise de canaux spécialisés: TV5, Télé Latino et Newsworld. De même, le Canada vend à plusieurs pays des productions sous-titrées avec la norme NCI, incompatible avec les normes de ces pays. La plupart du temps, ces mêmes productions sont à nouveau sous-titrées dans la norme des pays diffuseurs. Il y a donc dédoublement et une certaine aberration à refaire les mêmes émissions lorsqu'on constate qu'il existe partout dans le monde un problème d'accès aux programmes généraux pour les téléspectateurs sourds.
L'Agence canadienne de développement du sous-titrage croit important, avec la prolifération des canaux et des possibilités de réception par satellites, sans compter les changements technologiques qui s'annoncent à travers le monde, quant à l'établissement de normes sur la télévision numérique et à haute définition, qu'elle agisse rapidement. L'agence propose qu'un comité international, composé des principaux pays producteurs de sous-titrages, soit convoqué à court terme sous l'égide d'une organisation mondiale et qu'un calendrier d'échange soit engagé, afin de diminuer les problèmes de compatibilité et d'accès à la télévision pour les téléspectateurs sourds et malentendants.
Chaque pays serait doté d'une table de concertation impliquant les organisations nationales en déficience auditive, de radiodiffusion, de production de sous-titrage et de réglementation.
Par cette démarche de prospection au Québec, l'on peut constater les avantages que présente une expérience vieille de quinze ans dans le domaine du sous-titrage adapté: organisme de pression, recherche de fonds, recherche de technologies de pointe, élaboration d'enquête qualitative via la collaboration de différents partenaires (associations de sourds, sociétés privées de post-production et de représentants de gouvernement), sensibilisation auprès des politiques, câblo-distributeurs, publicitaires.
En développant un projet de sous-titrage, l'Europe profitera de la maturité du système mis en place au Québec pour le bien de la communauté sourde européenne mais aussi analphabète et immigrante. Et le Québec profitera des études rigoureuses sur les normes du sous-titrage développées en Europe pour augmenter quantitativement et qualitativement le pourcentage de sous-titrages codés en langue française et respecter leurs engagements envers les politiques.
Il serait primordial de développer le sous-titrage pour malentendants en Europe. Ce projet visera à mettre en place une commission européenne de contrôle et de sensibilisation au sous-titrage codé dans le but de le promouvoir en Europe. L'experience acquise par leQuébec, tant dans le domaine des normes techniques que dans celui de l'approche legale et sociale, pourra constituer un element de réference et une source d'inspiration importante.
Ce projet vise aussi à sensibiliser les gouvernements en vue de légiférer en matière de sous-titrage en tenant compte de normes quantitatives et qualitatives. Il s'appliquera tant aux documents audiovisuels que multimédias (internet, DVD, télévision haute définition). Ces deux aspects étant liés, ces normes nous serviront pour les technologies de l'information du futur.
Les objectifs du projet et de cette commission européenne de contrôle sont les suivants:
Première étape:
Deuxième étape:
Troisième étape:
Octobre 2000
John Paulet